C‘est dans une logique de refonte générale autour de la nouvelle monture RF que Canon dévoile une première caméra EOS Cinema accueillant nativement les objectifs de nouvelle génération. La Canon EOS C70 est en outre dotée de caractéristiques techniques qui en font certainement la caméra idéale pour le documentaire, le journalisme, le clip, l’institutionnel ou le mariage quand il s’agit pour le réalisateur de livrer un résultat professionnel haut de gamme tout en disposant d’un dispositif léger, fiable… et bon marché.
L’EOS C70, le chaînon manquant ? Tentons de répondre à cette interrogation à travers un tour du propriétaire et quelques premières impressions.
EOS C70, QUI ES-TU ?
Selon Canon, la C70 ne prend la place d’aucun appareil existant. Cette caméra dite « d’entrée de gamme » se situerait donc entre la C100 et la C200. On pourrait imaginer qu’elle remplace avantageusement l’EOS C100. Mais ce serait ignorer l’hypothèse de plus en plus frémissante d’une EOS C50 qui, pour le coup, ferait disparaitre à jamais l’idée d’une éventuelle C100 Mark III…
Avec sa nouvelle monture RF et son tout nouveau design, l’EOS C70 serait donc la première traverse d’un pont qui relie le monde du DSLR à celui de la caméra professionnelle !
NOUVEAU DESIGN !
La gamme Cinema de Canon (C100, C200, C300, C500, C700) offre historiquement un design assez longiforme permettant l’ajout de modules et batteries à l’arrière de l’appareil et l’équilibrage aisé de l’ensemble à l’épaule ou sur trépieds… même avec l’utilisation de longs objectifs de type CN.
Avec la nouvelle gamme à 2 chiffres (on attend une C50 sous peu selon des rumeurs fiables), c’en est terminé de ce principe ! L’EOS C70 est une caméra légère ouvrant un nouveau chemin.
Une caméra destinée à une génération entière de nouveaux vidéastes et réalisateurs qui a adopté à la fois l’ergonomie et les qualités techniques de boitiers photos aptes à délivrer une image vidéo « Broadcast » (4K, 4.2.2 10bit, 120ips, RAW, Log, etc).
Pas étonnant donc que cette C70 soit une espèce de mutation entre une C100/200 et un boitier photo ! On pourrait aussi parler d’un EOS 1D C écrasé qui aurait pris du ventre ! Plus large, plus profonde, plus lourde qu’un gros hybride, la C70 n’en reste pas moins un petit boitier parfaitement adapté au tournage à main levée, au drone ou au gimbal.
Pour résumer, Canon promet une expérience professionnelle (ergonomie, filtre ND interne, capteur de la C300 MkIII, Dynamique de 16 diaph,…) dans un boitier à peine plus gros que certains hybrides haut de gamme…
De face, l’EOS C70 pourrait passer pour un gros Hybride de la gamme photo/vidéo…
LE MÊME CAPTEUR QUE CELUI DE LA C300 MARK III
Dans l’univers des caméras professionnelles, le sens de l’Histoire pousse vers le plein format. Mais il faut avouer que le Super 35 y reste encore ultra-dominant surtout dans l’entrée de gamme où se situe officiellement la C70.
Mais quel Super 35 ! L’EOS C70 n’accueille rien de moins que le capteur 4K de la C300 Mark III tarifée, elle,… à 12 000 euros HT !
Pas trop de surprise : la 4K est sans crop jusqu’à 120 im/s. Si la cadence de 180 im/s est disponible, ce n’est en revanche qu’en 2K et au prix d’un recadrage type S16.
CAPTEUR 4K DUAL GAIN OUTPUT
Une sensibilité du capteur plus flexible, c’est la grande tendance en ce moment dans l’univers du boitier photo/vidéo. Et c’est tant mieux ! Avec le même capteur que celui de la C300 Mark III, la C70 innove sur ce terrain en offrant 2 passes ISO à son capteur pour une meilleure dynamique.
Ainsi, quel que soit les conditions lumineuses, le bruit est maîtrisé dans les ombres tandis l’information est préservée dans les hautes lumières.
On peut logiquement penser que cette C70 s’en sortira très bien en basse lumière ! Double ISO, objectifs RF plus lumineux et mieux stabilisés , Speedbooster offrant 1 diaph de lumière supplémentaire, 16 stops de plage dynamique. Tout ça est de bonne augure. À voir sur le terrain tout de même car Canon précise que l’efficacité optimale de son Dual gain output est fixée à 800 ISO en CLog 2. on est en droit de se demander si la petite surdouée saura être performante en dehors de ces « réglages serrés »…
Ce capteur 4K dit DGO a une autre « limite » : le double ISO n’est disponible que jusqu’à 50 im/s (60 im/s en ntsc).
Mais ne boudons pas notre plaisir de voir débouler sur une machine à moins de 6 000,00 euros une technologie disponible jusqu’à maintenant sur les… ARRI Alexa !
XF-AVC, LE FORMAT DE CONFIANCE
Canon met en avant son format-maison en proposant le XF-AVC (H-264) au coeur des « qualités d’enregistrement » les plus avancées du Menu. Il est donc disponible pour le 4:2:2 10 bits que ce soit en All intra ou en Long-GOP. Que les amateurs de H-265 se rassurent, ce 4:2:2 10 bits est aussi disponible dans le format HEVC (mais seulement en Long GOP). Quant au 4:2:0 8 bits, il est disponible dans ce bon vieux H-264 mais toujours en Long GOP 🙁
Côté son, on retrouve le même type de « contraintes » : alors que le son PCM linéaire (24bits / 48kHz / 4 canaux) n’est accessible qu’en MXF, le même son tombe à 16bits en MP4, format où le plus léger MPEG 2 AAC LC (16bits / 48kHz / 2 canaux) est aussi disponible.
Dans le meilleur des cas, le débit maximum autorisé reste capé à 410 Mbs.
Quant aux capacités de la sortie HDMI, on sait qu’un flux max en 4K 60 im/s 4:2:2 10 bits est possible.
Pas de RAW en vue pour le moment. Selon Canon, le format RAW, bien plus complexe à gérer en terme de support et de post-production, est réservé aux productions plus élevées. Toujours selon les mots du japonais, le XF-AVC associé à 16 stops de plage dynamique, en plus d’être bien supporté par l’ensemble des acteurs de post-production, offre un bon équilibre entre qualité de d’image, poids des fichiers et latitude de travail en colorimétrie.
Information importante : quel que soit le format vidéo choisi, il n’y a pas de limite d’enregistrement. Seules l’autonomie et l’espace disponible sur les supports sont décisifs. Les problèmes de surchauffe, si vous y pensiez, sont l’apanage d’une autre catégorie d’appareils…
AUTONOMIE
La C70 est livrée avec une batterie BP-A30. Le même modèle que sur une C200 ou C300. Mais la nouvelle petite caméra fait mieux que ses camarades en terme d’autonomie. Le vidéaste Giannis Saroukos rapporte en effet que là où sa C200 tenait 120 minutes en 8 bits et 100 minutes en RAW, la C70 tient 200 minutes environ avec la BP-A30.
De son côté, le spécialiste britannique cvp.com a mesuré l’autonomie de la C70 à travers quelques tests qui lui ont permis de constater les résultats suivants :
- En 4096 x 2160 à 50 im/s avec batterie BP-A30 : 175 minutes d’enregistrement
- En 2048 x 1080 à 50 im/s (S16) avec batterie BP-A30 : 205 minutes d’enregistrement
Il existe par ailleurs un modèle BP-A60 compatible avec l’EOS C70.
REFROIDISSEMENT PAR VENTILATEURS
Vous l’avez peut-être immédiatement remarqué sur les premiers visuels de l’appareil : la C70 dispose de larges évents dissimulant un jeu de ventilateurs dédiés au refroidissement de la bête. Pour ceux qui seraient effrayés par l’éventualité d’un bruit parasite lors de l’enregistrement, sachez que Canon a bien fait les choses, sur le papier du moins : un mode « Always ON » fait tourner la ventilation en permanence tandis qu’un mode « Automatique » gère seul les besoins en air frais. Ainsi, dans la mesure du possible, la ventilation est stoppée lors de chaque enregistrement puis reprise… entre 2 shoots.
2 SLOTS UHD-II QUI INNOVENT
Pas de CFexpress dans la C70 mais 2 lecteurs de carte SD. C’est suffisant pour encaisser la 4K délivrée par le capteur. Canon encourage cependant à préférer les cartes SD UHS-II siglée V90 afin de s’assurer de la bonne gestion des 410Mbs de débit maximum…
Là où ce duo de slots innove, c’est dans sa capacité à gérer (en plus d’une écriture classique en relais) un enregistrement simultané à 2 résolutions et 2 codec différents ! On pourra ainsi avoir de la 4K All-i sur la carte A et du 2K Long-GOP sur la carte B… Ce caractère ultra-flexible peut s’avérer très pratique pour des contenus qui doivent être exploités dans 2 univers très différents, par exemple le Broadcast et les réseaux sociaux.
MONTURE RF ET AUTOFOCUS NOUVELLE GÉNÉRATION
L’EOS C70 inaugure la nouvelle monture RF dans l’univers professionnel. Autorisant des objectifs plus compacts, moins lourds, plus lumineux, mieux stabilisés et plus intelligents, la monture RF est désormais systématiquement associée à un Autofocus de nouvelle génération.
Ce Dual AF, très apprécié des Canonistes (et des autres), est désormais plus rapide et plus intelligent. Son système de tracking et de reconnaissance des visages, inauguré dans la gamme R, rejoint la gamme C pour le plus grand bonheur des documentaristes, journalistes et autre vidéaste. Encore mieux que sur la gamme R : le sujet tourne la tête à 180° ou disparait du champ ? Plus aucune importance : le système autofocus de Canon retrouve ce qu’il doit traquer sans broncher ! L’AF de la C70 surclasse donc celui des C200 et C300 !
Il manque cependant un petit raffinement à cet AF « new gen ». Une caractéristique encore réservée aux EOS R5 et R6 : le tracking de l’oeil, qu’il soit humain ou animal… Autre limite à ne pas négliger : si l’autofocus fonctionne jusqu’à 120 im/s, il est alors amputé de ses reconnaissance et suivi de visage. À 180 im/s, c’est pire puisque l’AF n’est alors plus de la partie…
Surprise ! Canon propose un SPEEDBOOSTER-MAISON !
Lors du lancement de la monture RF en 2018, Canon a proposé un nombre restreint d’objectifs natifs. Et c’est très intelligemment que le constructeur a associé à cette nouvelle monture un adaptateur autorisant l’utilisation de la large gamme d’objectifs EF. L’accessoire ultra-malin se décline en 3 modèles. L’un se contente de faire le lien RF-EF, le second, assez comparable, ajoute aussi une bague de réglage assignable. Le 3ème, plus original, offre l’intégration d’un filtre ND en interne !
Avec la C70, Canon crée à nouveau l’événement en proposant rien de moins qu’un « Speedbooster ». Un adaptateur 0,71x capable d’offrir au capteur S35 de l’appareil l’angle de vue d’un… capteur plein format ! Tout ça en faisant gagner encore un diaph de lumière et presque sans compromis sur les qualité de l’autofocus ! Il y a bien une concession à faire : la couverture du Dual Pixel passe alors de 80% à 60% du capteur.
Pour être clair : Le Super 35 applique un crop factor de 1,46x par rapport au plein format. L’adaptateur de monture EF-RF 0,71x permet aux objectifs dits « plein format » de récupérer leur angle de vue d’origine… à peu de chose près car il demeure un crop factor de 1,03x !
En attendant les mises à jour qui s’imposent, ce système n’est pour le moment compatible qu’avec 3 objectifs de la gamme EF : les EF 24-70 f/2.8, EF 24-105 f/4 et EF 16-35 f/2.8.
FILTRE ND INTÉGRÉ
C’est une des bonnes surprises de la C70 ! Dans un si petit boitier, le constructeur japonais a réussi à intégrer un filtre ND variable à 10 stops : les valeurs 0, 2, 4 et 6 stops en standard et les valeurs 8 et 10 stops en mode étendu.
Cette « prouesse » réalisée au prix d’un redesign total du mécanisme participe largement au caractère professionnel de la caméra.
IBIS… ELECTRONIQUE
Allez ! Avouons-le ! C’est une petite déception. Certes, une caméra dite professionnelle est historiquement dépourvue de toute stabilisation mécanique. Ainsi, pas de risque de bougé quand l’IBIS, sensible aux à-coups, est off…
Il y a donc un IBIS électronique qui fonctionne sur 5 axes lorsqu’il assure seul la stabilisation des plans. Mais associé à un objectif Canon IS, la stabilisation optique de la lentille vient littéralement collaborer avec l’électronique du boitier avec une répartition intelligente du travail : l’optique stabilise sur 2 axes tandis que l’IBIS électronique gère les 3 autres axes.
Cette stabilisation électronique a cependant un prix. Toujours le même pour dire la vérité : le capteur 4K se trouve amputé des 10% de surface nécessaires à la compensation…
PAS DE 8K NI DE 6K…
L’EOS C70 est une caméra d’entrée de gamme et il faut bien le reconnaître, la 4K est aujourd’hui le « standard haut » de l’industrie télévisuelle et cinématographique. On aurait bien aimé une 6K offrant une belle marge de recadrage mais ce confort doit certainement rester l’apanage de modèles plus avancés dans la logique marketing de Canon. Le constructeur au liseré rouge se défend d’ailleurs en assurant que la moitié des films nominés aux Oscars 2020 a été tournée en 4K… ou moins !
Bref ! Selon Canon, toute résolution qui se trouve au-delà de la 4K est à réserver aux productions haut de gamme. On ne va pas contredire cet argument tant les ressources nécessaires en 8k sont exigeantes (cartes CFExpress, disques durs haut de gamme, machines de montage surpuissantes,…).
…MAIS DE LA 4K 120FPS ET DE LA 2K 180FPS
L’utilisateur de la C70 se délectera d’une 4K DCI allant jusqu’à 100 im/s (PAL) et 120 im/s (ntsc) avec un débit max de 410Mbs. Filmer à 180 im/s (ntsc) sera possible mais au prix d’une dégradation de résolution qui plafonne alors à 2K. Dans tous les cas, la prise de son et le Dual AF sont compris ! Petit bémol tout de même : si la 4K reste en « plein format » (Super 35) quel que soit la cadence d’image (24, 25, 30, 50, 60, 120), un crop de type S16 s’impose pour les 180 im/s !
Etant donné le positionnement de l’EOS C70, on peut considérer ces performances raisonnables. On peut même imaginer une C50 un peu moins généreuse avec une disparition du slow motion 🙂
PAS DE VISEUR…
Canon renonce au viseur ! Selon le constructeur japonais, de plus en plus d’utilisateurs préfèrent l’écran tactile pour le cadrage et tout ce qui va avec : mise au point, exposition,… L’écran orientable de l’EOS C70 autorise ainsi une personnalisation de l’affichage et un accès rapide vers des fonctions qui y ont été réorganisées spécialement pour cette gamme Cinéma. L’accès à tous les réglages et fonctions-clés de la caméra (ISO, shutter, ouverture, filtre ND, peaking, REC, Pause,…) y est possible en 1 clic.
Canon ajoute que cet écran OLED de 3,5 pouces de diagonale (2,76MPx), réglable en luminosité, est plus qualitatif et plus sensible que sur les caméras actuelles…
Je fais moi-même partie de cette génération qui a appris à cadrer à travers un viseur mais qui a rapidement adopté les qualités de l’écran dépliable et rotatif. De mon humble avis, la disparition du viseur électronique est donc une excellente idée qui concoure à l’allégement de l’appareil.
Cette absence est d’autant moins gênante qu’elle peut être contournée par le raccord d’un EVF en HDMI.
PAS DE SDI
Il faut bien qu’il manque quelque chose de « Pro » à cette caméra professionnelle… d’entrée de gamme, rappelons-le. Rien de choquant à l’absence de sortie SDI. Ce type de connectique est utile sur les grosses productions ou bien en plateau. La C70 est, elle, plutôt dédiée au tournage solo, contexte dans lequel la sortie Full HDMI s’avère largement suffisante pour un monitoring ou un enregistrement externe. On peut en dire autant des entrées XLR qui se « contentent » d’un format mini 🙂
C70 VS C200
On l’a dit en introduction : l’EOS C70 crée un pont entre DSLR et caméra professionnelle. Cette nouvelle gamme suffira cependant à bien des professionnels. Reste tout de même à la C200, une ergonomie (viewfinder, grip,…) et un form factor typé pro ainsi qu’un enregistrement en RAW qui peut à lui seul être décisif.
Les utilisateurs de C200 (et de C300) sont particulièrement sensibles au form factor et à l’accès aux commandes de leur caméra. Un grip pivotant, un EVF bien placé ou une modularité élevée font des caméras professionnelles de Canon des outils idéals pour de longs tournages à l’épaule ou sur pieds.
Ainsi, si la C70 est bien une petite caméra présentant peu de compromis, elle devrait séduire bon nombre de réalisateurs et vidéastes de tous horizons pour peu que leurs exigences englobent qualité professionnelle et agilité. Mais biens des propriétaires de C200 ou C300 n’en feront, eux, qu’une caméra B !
Comparée à la C200, la C70 offre des ISO et une plage dynamique meilleurs (sur le papier), un AF sensiblement amélioré, une option « plein format » inexistante ailleurs (sauf au tarif stratosphérique de la C500) qui apporte 1 diaph supplémentaire, ce qui est énorme.
Autres atouts de la C70 par rapport à la C200 : l’affichage du « false Color » ou d’une LUT, une cadence d’images à 120 im/s en 4K sans recadrage et… un Bit Depth en 4:2:2 10 bits, le grand absent de la vénérable C200 !
Opérationnelle en 3 secondes après allumage, la C70 saura être docile sur un Ronin S, sur un drone ou dans un lieu confiné. Elle est nativement ouverte au parc d’optiques RF et se révèle bien mieux protégée contre la poussière et l’eau que tout autre caméra de la série C.
Question tarif, les deux appareils sont assez proches. La C70 est proposée à 4 500,00 euros HT soit 5 400,00 euros TTC. La C200 est disponible pour environ 6 000,00 euros TTC (avec écran et poignée).
Sur son site, Canon compare la petite C70 à ses grandes soeurs, les C200 et C300. Les critères ne sont pas choisis au hasard. Ils mettent en évidence les atouts d’une C70 qui égale voire surclasse les grosses caméras de la gamme Cinéma…
LES DÉFAUTS DE LA C70
Difficile de répondre sur ce point. Les premières prises en mains ont été très courtes et pour certaines, très encadrées. Pour autant, quelques points « négatifs » sont ressortis de ces « essais ».
L’absence de RAW a évidemment marqué les esprits. Mais d’une part, comme dit un peu plus haut, ce format difficile à gérer, est à réserver aux workflows plutôt haut de gamme (production, post-production). D’autre part, on comprend que d’un point de vue marketing, l’effet de gamme exige des limites. Pour le Raw donc, direction la C200 🙂
Sur la face inférieur de l’appareil, l’alignement des pas de vis est perpendiculaire à l’axe de l’objectif. Un aspect peu orthodoxe qui pourrait poser quelques problèmes pour sécuriser la C70 sur la semelle d’un trépieds.
Si la C70 propose pléthore de formats et qualités d’enregistrement, on remarque que la 4K (DCI et UHD) all intra se limite à… 25 im/s. Dans cette configuration, le débit de 410 Mbs est assuré. En 4K, les cadences supérieures exigent d’en passer par un encodage en Long GOP. Cela peut éventuellement poser certains problèmes de précision lors de la phase de montage…
La seule option supplémentaire associée au all intra est la 2K jusqu’à 50 im/s (60 im/s en ntsc).
La liste des formats d’enregistrement de l’EOS C70 présentée par le spécialiste britannique CVP.com
FAUT-IL L’ACHETER ?
C’est l’effervescence côté nouveauté en ce moment ! La guerre commerciale qui oppose Canon et Sony est avantageuse pour le client mais ce second semestre 2020 est pour le moins déroutant. Alors que Canon a dévoilé son EOS R5 (et R6) en juillet, c’est 2 jours avant les expéditions de l’appareil 8K que Sony a annoncé la sortie du tant attendu A7 SIII ! Tout juste le temps pour les early adopter d’annuler leur précommande au bénéfice du nouveau bébé Sony. Mais alors que les expéditions de l’A7 SIII devaient débuter le 24 septembre, c’est à cette date précise qu’a été fixé l’événement dédié à… l’EOS C70 ! Les clients qui ont annulé leur R5 pour un A7 SIII vont-ils maintenant annuler leur précommande Sony pour finalement donner leur argent à Canon ?
Le prochain épisode est déjà en plein frémissement car le jour des expéditions de la C70 étant prévu en novembre, il ne serait pas étonnant de voir bientôt débouler la prometteuse Sony FX6 !
Bon ! Faut-il acheter ou pas ? Selon les premiers retours, tout laisse penser que la C70 est une caméra profondément prometteuse. Contrairement au fameux EOS R5, rien ne semble venir assombrir le tableau. Donc, si vous disposez déjà d’un parc d’objectifs EF ou RF, c’est peut-être le moment de sauter le pas, surtout si, propriétaire d’un DSLR ou d’une C100, vous lorgniez déjà sur la C200…
Attention tout de même ! Des rumeurs sérieuses prédisent l’arrivée imminente d’une C50. Une petite C70 dépourvue de slow-mo ?
CANON C70 Vs SONY A7SIII
Capteur plein format, AF performant, capacités en basse lumière, RAW disponible en externe,… Les caractéristiques du petit boitier Sony semblent surpasser celles de la C70 pour un tarif 2 fois plus doux…
Pourtant, ne nous y trompons pas ! L’Hybride de Sony reste un boitier de type photo. Et si la C70 n’est qu’un « pont » menant vers la gamme professionnelle de Canon, elle adopte une part de ses caractéristiques-clés : les 13 boutons assignables et le filtre ND interne sont 2 bons exemples d’incontournables pour ceux qui vendent leurs services. Idem pour le capteur DGO, le Timecode Genlock… et l’autonomie !
La présence en interne de 2 entrées XLR (avec roues de contrôle physiques) est un autre atout. Certes, Sony propose un module XLR fonctionnant sur la griffe de son appareil mais l’ajout d’accessoires externes reste une contrainte importante : montage/démontage, connexion, ergonomie,…
En s’écartant de la fiche de specs, on peut également imaginer que Canon a offert à sa C70 la durabilité et la fiabilité qui ont fait le succès de la série Cinéma.
Autre point à considérer : le parc d’optiques dont l’utilisateur dispose. C’est indéniablement l’un des points forts de Canon. Que ce soit sur le marché du neuf, de la location ou celui de l’occasion, les objectifs Canon sont partout en très grand nombre.
Reste la qualité d’image globale : l’aspect organique du sujet, les tons de peau, etc. Tous ces points varient en fonction de la sensibilité de chacun. Et là où certains trouvent que l’image Sony est trop clinique (trop nette, trop définie,…) d’autres diront que l’image de Canon est trop molle… Je suis de ceux qui pensent que l’image de la série C propose l’effet organique le plus fidèle à la réalité… Je suis aussi convaincu qu’une caméra ne se limite pas à sa fiche de spécifications ! Ainsi, un appareil qui délivre du RAW n’est pas nécessairement meilleur que ceux qui se limitent au Log 4.2.2 10 bits…
SPÉCIFICATIONS CLÉS EOS C70
PRIX : 4 500,00€ HT
Dimensions : 160 x 130 x 116 mm
Poids : 1190 g (avec sangle de poignée et crochet de mesure)
Poids (2) : Environ 1620 g (BP-A30, 2 carte SD, poignée, support de microphone, sangle de poignée et crochet de mesure)
Adaptateur RF-EF 0,71x : 499,00€ HT
- Monture Canon RF mais compatible avec objectifs EF, EF-S et Cinema EF avec adaptateur
- Capteur Super 35 DGO (sortie à gain double)
- Filtre couleur primaire RVB (matrice de Bayer)
- Mode du capteur : Super 35mm / Super 16mm (recadrage)
- Capteur de 9,6 millions de pixels (4206 x 2280)
- Nombre de pixels effectifs : 8,85 millions (4096 x 2160) lorsque les résolutions 4096 x 2160 ou bien 2048 x 1080 sont sélectionnées. 8,29 millions (3840 x 2160) lorsque les résolutions 3840 x 2160 ou 1920 x 1080 sont sélectionnées
- Plage dynamique : +16 diapos en Canon Log 2 / 14 diapos en Canon Log 3
- Processeur DIGIC DV7
- Filtre ND intégré jusqu’à 10 stops (en mode étendu)
- Système de stabilisation électronique 5 axes collaborant avec objectifs IS
- Support d’enregistrement interne : Carte SD (SD UHS-II V90 recommandée)
- Formats d’enregistrement : XF-AVC (MXF) ALL-I ou Long GOP, 4:2:2 10 bits /// MP4 H.265 / HEVC, 4:2:2 10 bits /// MP4 H.264, 4:2:0 8 bits
- Enregistrement simultané ou Relais. Enregistrement simultané dans plusieurs formats avec les options suivantes : [XF-AVC / MP4] [All-I / Long GOP] [4:2:2 10 bits / 4:2:0 10 bits / 4:2:0 8 bits] [UHD / 2K / FHD]
- Fréquence du système et d’images : Mode 59,94 Hz (59,94P / 59,94i / 29,97P / 23,98P) /// Mode 50,00 Hz (50,00P / 50,00i / 25,00P) /// Mode 24,00 Hz (24,00P)
- Enregistrement 4K jusqu’à 120 im/s. Enregistrement 2K jusqu’à 180 im/s (recadrage S16)
- Wave form, Fausses couleurs, Zébra sur écran tactile et via sortie HDMI.
- Entrées Audio : 2 mini XLR, 1 mini-jack stéréo 3,5mm
- Sortie casque mini jack
- Sortie HDMI (type A)
- Timecode via BNC ou HDMI
- 13 boutons assignables
- Autofocus CMOS Dual Pixel, autofocus par contraste avec détection de visages. Modes Priorité visage, Visage seulement et Suivi AF disponibles
- Formats d’enregistrement Audio : XF-AVC : PCM linéaire (24 bits / 48 kHz / 4 canaux)
MP4 : MPEG-2 AAC LC (16 bits, 48 kHz, 2 canaux) / PCM linéaire (16 bits, 48 kHz, 4 canaux)
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TEST EF 70-200MM F/2.8 IS III
TOUT FILMER À 200MM À MAIN LEVÉE
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TEST SIGMA ART 35MM F/1.4
TOUT FILMER À 35MM À MAIN LEVÉE