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Batteries : les règles en avion !

Les vacances sont terminées ! Je profite de cette rentrée pour faire le point sur un sujet qui touche de près les photographes et vidéastes quand il s’agit de voyager avec pas mal de matériel : quelles sont les règles régissant le transport de matériel électronique et de batterie quand on se déplace en avion ?

C’est un sujet qu’il vaut mieux anticiper car une fois face au personnel en charge de la sécurité des vols, il est trop tard pour se conformer aux règles qu’on aurait enfreintes par ignorance…

Les contraintes réglementaires concernant le transport de matériel électronique et de batterie sont précisées au sein de pages en ligne pas toujours faciles ni à trouver ni à comprendre. Je vous propose donc ici de découvrir à la fois les grandes lignes communes à toutes les compagnies et les spécificités de celles qu’on utilise le plus souvent pour un départ depuis la France.

Matériel photo et vidéo

EN CABINE OU EN SOUTE ?

Dans un avion, il n’y a que deux espaces dédiés au transport : la cabine où s’installent les passagers et la soute où l’on stocke les bagages volumineux le temps du vol. Les « bagages de soute » sont parfois désignés sous le terme « Check-in luggage » dans le règlement des compagnies aériennes tandis que les bagages de cabine sont parfois appelés « Carry on luggage ». Cette distinction « Soute/cabine » spécifique au transport aérien est importante car, selon le type de matériel, c’est bien l’un des deux espaces qui peut s’imposer… Enfin, qu’il s’agisse de batterie ou de matériel, tout article défectueux ou faisant l’objet d’un rappel du fabricant est interdit à bord des avions.

Les restrictions que nous allons découvrir sont essentiellement liées aux risques d’incendie. Imposées par les compagnies aériennes, ces contraintes vont donc avoir pour objectif de prévenir tout départ de feu et le cas échéant, d’en gérer rapidement la circonscription. 

Une batterie court-circuitée...

Nous allons d’abord voir d’une manière générale les règles qui s’imposent en fonction du type de batterie. Nous découvrirons ensuite les règles imposées par les compagnies aériennes en particulier.

LES PILES

Qu’elle prenne le nom de AA, AAA, C, D ou autre, la pile alcaline qu’on utilise pour un micro (Sennheiser, Rode,…) ou un enregistreur (Zoom, Tascam,…) par exemple peut être stockée n’importe où : dans le bagage à main ou dans la valise qui doit rejoindre la soute. Comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, sachez que vous pouvez en transporter autant que vous voulez… dans les limites de ce qu’on considère un usage personnel. Enfin, les piles de ce type peuvent être stockées en vrac ou encore bien installées dans l’appareil qu’elles alimentent.

Certaines compagnies exigent cependant quelques précautions : les piles de rechange doivent être protégées contre les chocs et les courts-circuits. Quelle que soit le transporteur, mieux vaut donc réunir les piles alcalines de rechange dans une boite rigide indépendante ou bien dans leur emballage d’origine. On est ainsi sûr de ne pas avoir de problème !

Piles AA

LES BATTERIES DE CAMERA Inférieures ou égales à 100Wh

Les batteries Lithium Ion (Li-ion) alimentent nos appareils photo et caméras vidéo. Parmi les batteries de capacité inférieure ou égale à 100Wh, on trouve les LP-E6N de Canon (14Wh) ou encore les plus puissantes Canon BP-A30 (45Wh) et BP-A60 (90Wh) destinées à la gamme Cinéma de Canon. Idem côté Sony avec les NP-F (Alpha) et autre BP-U (FX). Ces informations figurant à l’arrière des batteries sont importantes car les compagnies aériennes distinguent tous les accus selon leur puissance.

Pour ce qui est du nombre d’accus autorisé (voir tableau en fin de Post), il faudra compter 2 batteries BP-A30 (45Wh) par exemple pour atteindre une unité inférieure à 100Wh.

Batteries dans l’appareil

Les appareils équipés de leurs batteries peuvent être transportés en soute ou en cabine. On veillera en toute logique à éteindre ceux qui sont stockés dans la valise de soute.

Caméras, drones et autres appareils doivent de surcroît être protégés contre les risques de mise en route intempestive. Pour s’assurer de ne pas être retardé par un risque identifié par les services de sécurité, le mieux reste de placer l’appareil éteint dans une boite rigide dédiée. Le carton d’emballage fait d’ailleurs l’affaire ! Selon la compagnie (voir plus bas), le nombre de boitiers / appareils électroniques (unités de 100Wh) peut cependant être limité, que ce soit en cabine ou en soute.

Batteries de rechange

D’une manière générale, les batteries de rechange sont proscrites en soute. Pour ce qui est du transport en cabine, il est plutôt bien inspiré de ranger les batteries dans une pochette dédiée de façon à démontrer au personnel que vous prenez toutes les précautions pour éviter les chocs et les courts-circuits. Toujours dans cet esprit de transparence, n’hésitez pas à identifier ces pochettes clairement, avec une étiquette « Batteries » par exemple.

En dehors d’une restriction de capacité de 100Wh qu’on retrouve chez toutes les compagnies, il existe une contrainte concernant le nombre d’unités de 100Wh. Selon la compagnie, le nombre de batteries sera limité (entre 10 et 15 en général) et il faudra compter 2 accus de 50Wh pour une unité. Autrement dit, si la limite est à 10 batteries embarquées, cela signifie que vous avez le droit à 20 batteries BP-A30 (45Wh) par exemple.

Une pochette accueillant 4 batteries de caméra

Pochette batteries

Doit-on vraiment emballer les batteries de rechange ?

Même si cela n’est pas toujours obligatoire, il est bien vu de prendre les précautions qui préviennent à la fois les chocs, écrasements et courts-circuits. Air France par exemple, demande aux passager d’ « emballer ou protéger les appareils et batteries ». Peu importe la compagnie, la démarche est efficace puisqu’elle consiste à amortir les chocs et à isoler les contacts métalliques. Ensuite, cela vous évitera les remarques, questions et éventuelles vérifications d’un personnel surpris par un paquet de batteries en vrac. Pour mettre votre bonne foi en évidence, vous pouvez même aller jusqu’à shunter les contacts métalliques de chaque batterie à l’aide de ruban adhésif électrique.

Dans tous les cas, éviter de mélanger les batteries avec des pièces métalliques (pièces, bijoux, clés,…) ou des objets contondants (stylo, pince coupante,…).

Quelle que soit la compagnie aérienne, chaque batterie doit être en bon état et afficher sa puissance en Watts-heure. Si cette information n’est pas indiquée, vous pouvez la calculer vous-même grâce à la formule suivante :

mAh ÷1000 x V (Avec mAh, la puissance en milliampères-heure et V la tension exprimée en Volts).

LES BATTERIES DE CAMERA supérieures à 100Wh

En règle générale, les batteries supérieures à 100Wh mais inférieures à 160Wh sont soumises aux mêmes restrictions. La différence se joue du côté du nombre d’unités autorisées à bord. Air France (et d’autres) par exemple en accepte 2 maximum (2 x 160Wh) avec l’accord préalable de la Compagnie. Il est donc très risqué de se présenter au check-in avec une V-Mount de 250Wh sans avoir contacté préalablement un service client qui vous aura délivré une autorisation écrite. Le transport d’une batterie supérieure à 160Wh est en effet interdite que ce soit en soute ou en cabine.

LES BATTERIES DE DRONE, LUMIERE,…

À partir du moment où l’on parle de batteries Lithium-ion, les règles citées ci-dessus s’appliquent. Il n’y a donc pas de raison de renoncer à son drone ou à ses LED à partir du moment où la puissance de chacune des batteries respecte les limites décrites jusqu’ici. Des sacoches dédiées à ce type d’accus sont disponibles à des tarifs très bas. Il n’est donc pas difficile de prouver son sérieux en isolant chacune des batteries de son Mavic Pro !

Une pochette dédiée abrite 2 batteries de Mavic Pro

Pochette batterie drone

POURQUOI JE N’AI JAMAIS EU DE PROBLÈME ?

Je dois avouer ne jamais avoir eu de souci au passage de la sécurité d’un vol. Il y a sans doute plusieurs raisons à cela :

  • Certes, mon équipement est largement plus sophistiqué que celui d’un touriste. Mais il reste bien plus léger que celui d’une équipe de tournage : 2 appareils type DSLR, 1 Drone DJI, 1 stabilisateur électronique (Ronin), 1 GoPro, 2 Micros, 1 enregistreur sonore… et leur ribambelle de batteries et chargeurs ! 
  • Je ne transporte jamais rien en soute sauf éventuellement un trépieds et les chargeurs si je n’ai vraiment plus de place dans mon sac. Pour être honnête, je ne le fais pas par pur souci de sécurité mais parce que le risque de perte/disparition du bagage de soute est évidemment bien plus élevé que pour un sac que je garde près de moi 🙂 Mon dos le paie un peu mais vus le coût du matériel d’une part et les conséquences en cas de perte d’autre part… j’assume !
  • Toutes mes batteries sont identifiées comme telles avec éventuellement une étiquette « Batteries » bien visible sur la boite ou la pochette qui les contient.
  • Quelle que soit le type de batterie, on peut en calculer la puissance en Wh grâce aux informations qui y sont inscrites.
  • Chaque batterie est protégée de tout contact avec un autre objet. 
  • Quand on me demande de vider l’intégralité du sac… je le fais sans grogner. Oui ! Certains services de sécurité sont plus sévères que d’autres. Il peut donc arriver qu’on vous demande de sortir tout le matériel ! C’est systématique pour les PC/Macbook et les tablettes et c’est assez courant pour le reste. Pour un voyage transatlantique vers les Etats-Unis ? Vous avez grosso modo… 100% de chances de devoir vider votre sac intégralement avant de devoir le refaire 🙂
  • Mon MacBook, mon iPad, mon iPhone et tous mes appareils ont toujours assez de jus pour être mis sous tension. Je peux ainsi toujours prouver qu’il s’agit d’appareils fonctionnels et non de « caches » servant à dissimuler quoi que ce soit.

TABLEAU RÉCAPITULATIF

Les règles générales développées jusqu’ici sont assez communes à toutes les compagnies aériennes. Il existe cependant quelques nuances que j’ai détaillées dans le tableau récapitulatif ci-dessous. Vous y trouverez à la fois les règles générales et y découvrirez les nuances grâce aux codes couleur et aux notes trouvées sur les sites de chaque compagnie aérienne.

POUR FINIR

Rien ne valant l’expérience de terrain, n’hésitez pas à compléter ce post avec les informations et astuces acquises au cours de vos voyages. L’espace de commentaires est là pour ça 🙂

Certaines destinations sont plus sensibles que d’autres. Le Japon par exemple détaille des règles gouvernementales sur un site indépendant des compagnies aériennes… Vous avez été confronté à ce genre de cas ? Partagez votre expérience dans les commentaires !

Crédit photos

Image d’en-tête : Photo by Daniel Eledut on Unsplash

Matériel au sol : Photo by lucas Favre on Unsplash

Piles AA : Photo by Roberto Sorin on Unsplash

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