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Shot on iPhone or not Shot on iPhone ?

C’est le débat de cette fin d’année 2023 ! Peut-on vraiment dire que « Scary Fast » , l’Apple Event du 30 octobre dédié aux puces M3, a été tourné avec un iPhone ? Qui aurait cru que la question soit aussi polarisante ? Quand certains crient au scandale en voyant la débauche de moyens techniques et humains déployés autour du smartphone pour le tournage et la post-production, d’autres font remarqué qu’en dépit du caractère millionnaire de la production, l’iPhone a bel et bien remplacé la caméra professionnelle habituellement mise en oeuvre pour les grands shows d’Apple.

Avant de trancher le débat, si tant est qu’une réponse définitive existe, explorons les arguments de chacun et tentons de déterminer comment, pour nous vendre toujours plus de smartphones, Apple manoeuvre des leviers cognitifs efficaces.

Scary Fast, l’événement Apple « Shot on iPhone ».


Non ! Ce n’est pas Shot on iPhone

Quel que soit le projet de communication estampillé « Shot on iPhone »,  Apple fait dans la très grande majorité des cas appel à des professionnels de l’image qui maitrisent les techniques et les codes de leur univers artistique. Le cadre, la lumière, la mise en scène et la capacité à raconter une histoire n’ont plus de secret pour ces photographes et réalisateurs qui prennent l’iPhone en main. À chaque fois il serait donc plus logique (certains diront « honnête ») de déclarer « Shot by Austin Mann with an iPhone » ou encore « Shot on iPhone, colorized and mixed by Company3 ».  Company3 étant la société de Production qui s’est chargée des déterminantes étapes de colorisation et mixage de l’Apple Event Scary Fast.

Comprenez par-là que dans un projet professionnel, l’appareil de prise de vues n’est qu’un paramètre, un outil parmi d’autres. Certes, il peut être déterminant selon les conditions de shooting (basse lumière, sport, vie sauvage, portrait en studio,…) mais le résultat final sera toujours le fruit d’un ensemble de compétences.

L’exposition « I Remember You » qui mettait récemment en scène les clichés de 5 photographes rue de la corderie à Paris respectait ainsi parfaitement les « règles » d’un exercice réussi : un iPhone 15 Pro Max doué en photo certes mais surtout, une poignée de photographes professionnels dotés d’un regard artistique affuté. À cela s’ajoutaient une bonne maitrise de l’édition et un soin tout particulier apporté au tirage des clichés.

I Remember You  : à l’appareil photo de qualité proposé par Apple, s’ajoutent une maitrise technique de tout le processus technique (prise de vues, édition, tirage, scénographie de l’expo) et un regard artistique intéressant.

L’appareil de prise de vues n’étant qu’un outil, sa place n’a qu’une importance variable dans la qualité ressentie du travail. Sur les images du making-of de Scary Fast,  on prend conscience que l’iPhone ne tient qu’un rôle négligeable dans l’arsenal technique mis en oeuvre par l’équipe de Production. Les grues, les chariots, les gimbals, les drones, les milliers de watts de lumière, le contrôle permanent de tous les paramètres de tournage et les formidables ressources humaines mises en oeuvre tout au long du projet jouent un rôle certainement plus important que les qualités vidéographiques de l’iPhone. La question sous-jacente à cette réalité s’impose : le résultat aurait-il été le même si l’iPhone avait été remplacé par un Google Pixel ou un Sony Xperia ? La réponse est sans doute oui.

Making-of : des moyens colossaux qui ne laissent à l’iPhone qu’une place minuscule sur les plateaux de l’Apple Event.

Un seul capteur utilisé. L’iPhone 15 Pro est une formidable caméra, faisant jeu égal avec une caméra professionnelle si l’on en croit apple. Pour atteindre l’ambitieux niveau de résultat exigé par la firme de Cupertino pour ses productions, l’équipe du film n’a pourtant misé que sur le capteur principal du smartphone haut de gamme. Point de variation de focale sur l’ensemble du film. Il faut dire que les 13mm et 120mm pourtant disponibles sur le 15 Pro Max n’offrent pas encore le niveau de qualité en terme de définition, de luminosité ou de plage dynamique exigé par un projet d’envergure. La stabilisation interne du smartphone ? Désactivée. La Production préférant en passer par les surdimensionnés Peewee, Technocrane, SpaceCam et autre nacelle signée DJI. Pas de mode cinématique non plus. Apple préférant se contenter d’une (trop) grande profondeur de champ plutôt que de se fier aux résultats aléatoires voire décevants du bokeh artificiel de ce mode né avec l’iPhone 13 Pro.

Pour cette scène de vie reconstituée, un petit flou d’arrière plan aurait aidé à capter l’attention sur le sujet principal. Le mode cinématique aurait permis cet effet mais le résultat se serait sans doute avéré décevant. La faute à un mode artificiel pas encore mature… surtout à 30im/s dans un environnement sombre et avec mouvement de caméra.

Beaucoup de lumière. Halloween oblige, on aurait pu croire que les capacités vidéographiques de l’iPhone en basse lumière seraient ici mises à l’épreuve. Certains commentaires du making-of tentent d’ailleurs de nous en convaincre.

Mais là encore, la Production contourne le défi de manière spectaculaire : les quantités de lumière artificielle sont extraordinaires. Sans elles, l’iPhone n’avait aucune chance de délivrer une image ne serait-ce que passable pour une réalisation professionnelle. En cause, un capteur minuscule (1/1.28 pouce soit 9,8mm x 7,3mm) et des photosites de 1,22μm. Apple ne prend pas le risque de confier la dynamique et la colorimétrie de ses plans aux moteurs algorithmiques de l’appareil. La traditionnelle lumière artificielle fait ça bien mieux !

Dans la grande majorité des plans, la lumière artificielle évite à l’iPhone de puiser dans ses ressources algorithmiques dédiées aux environnements mal éclairés.

Aux moyens colossaux déployés sur le tournage s’ajoutent ceux, non moins surdimensionnés, de la post-production. Le making-of proposée par Apple met bien en valeur la chaine de compétences mises en oeuvre au cours de la production. Tandis que des techniciens spécialisés penchés sur des écrans déportés s’assurent sur le plateau que les rushes sont conformes aux niveau de qualité exigés pour un tel projet, de véritables artistes du montage et de la colorimétrie ont ultérieurement apporté leur savoir-faire au projet de Cupertino. Ainsi, ce ne sont rien de moins que les grands noms de Company3 qui ont été mandatés pour le travail de post-production. Si vous ne connaissez pas cette société américaine, un petit coup d’oeil sur leur portfolio cinématographique vous convaincra de ce qu’ils savent faire : Marvel Studio, Universal Pictures, Netflix, Paramount, MGM et d’autres encore parmi les plus grands d’Hollywood font partie de leurs clients habituels.

Lors du tournage, les images de l’iPhone sont transmises en temps réel via un boitier AJA et un transmetteur vers des écrans déportés qui autorisent des ingénieurs image à vérifier que les rushes sont conformes aux résultat final. Image Apple.

L’exercice du « Shot on iPhone » est devenu essentiel dans la stratégie marketing d’Apple. Que ce soit en photo ou en vidéo, les projets de ce type sont désormais légion. Mais qu’il s’agisse d’une campagne publicitaire liée à la Coupe du monde de rugby, du tournage du clip d’Olivia Rodrigo ou encore de la mise en images du dernier film de Noël d’Apple,  si l’iPhone sert bien de caméra, le résultat professionnel obtenu est bien éloigné de ce que peut obtenir un propriétaire de smartphone même griffé d’une Pomme.

Même si le tournage du clip « Get him back » s’avère davantage à la portée d’une Production modeste, il ne faut pas négliger le rôle de post-production et celui des effets spéciaux sur ce type de film.

Shot on iPhone. Oui ! Et plutôt 2 fois qu’une !

En septembre 2013 déjà, la « rudimentaire » caméra de l’iPhone 5s (8MP – 1080p – f/2.2) servait à mettre en images le défilé Printemps/été 2014 de Burberry ! Ce partenariat mis sur pied bien avant que les campagnes « Shot on iPhone » n’envahissent nos écrans et nos rues montre la confiance qu’Apple avait déjà dans son appareil… il y a 10 ans.

En 2013, Apple convainc Burberry de mettre son défilé en images avec l’iPhone 5s malgré un challenge de taille : rester fidèle aux couleurs et à l’aspect des tenues de la nouvelle collection.

Apple n’a donc pas attendu l’iPhone 15 Pro pour proposer des contenus aux qualités professionnelles. Mais l’émergence du ProRes avec l’iPhone 13 Pro, la disponibilité de l’AppleLog avec l’iPhone 15 Pro et la compatibilité ACES (iPhone 15 Pro) ont été déterminants pour qu’Apple se permette de mettre la barre encore plus haut : tourner de nuit un show de 30 minutes sans que personne ne remarque que les ARRI Alexa habituelles avaient été laissées au placard !

Apparu avec l’iPhone 13 Pro, le format d’encodage ProRes permet de tirer le maximum de chaque plan, notamment en terme de colorimétrie. Le profil AppleLog décuple son pouvoir en apportant liberté colorimétrique et plage dynamique élargie. Ce sont d’ailleurs deux fonctions vidéo qu’on retrouve sur tous les boitiers professionnels dédiés à la vidéo. L’iPhone 15 Pro ajoute une compatibilité ACES qui permet aux coloristes de faire entrer les plans du smartphone dans l’espace colorimétrique correspondant à leur flux de travail. Ajoutez à cela la souplesse d’une application caméra laissant l’opérateur prendre la main sur les paramètres de prise de vues (cadence d’images, ISO, balance des blancs, point, angle de l’obturateur, qualité du ProRes) et l’iPhone devient une redoutable caméra.

Pour son Special Event, la firme de Cupertino a choisi l’App Blackmagic Camera, une solution gratuite aux capacités exceptionnelles. Le réalisateur accède à toutes les fonctions manuelles pour une image à la fois débarrassée des corrections automatiques trop visibles et profondément éditable en post-production. Image Apple.

Un capteur principal abouti. Le « grand capteur » associé à la focale de 24mm est le seul à avoir été exploité sur le tournage. Malgré ses qualités, la lumière artificielle a été généreusement déployée sur tous les plateaux. Précisons tout de même deux points à ce propos. Premier point : les plateaux, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs, sont proprement gigantesques. Leur mise en lumière nécessite les SkyPanel qu’on aperçoit tout le long du « Behind the scenes ». Second point : malgré la profusion de lumière artificielle, des zones sombres demeurent. Force est de constater qu’elles sont bien gérées par l’iPhone. Pas d’artefacts dans ces zones-là. C’est assez frappant sur les plans de drones.

Quelle que soit la caméra, iPhone ou pas, la Production tente toujours de garder une valeur ISO la plus faible possible1 quitte à jouer avec la lumière. Ici, c’est ISO 55. Mais certains plans du making-of révèlent un ISO à 500 (plans de drone) avec un résultat certes furtif mais satisfaisant.

Les limites de la focale principale de l’iPhone 15 Pro se situent plutôt du côté de la profondeur de champ (PDC). Alors que la valeur d’ouverture de l’optique f/1.78 semble si généreuse, elle est en réalité plus proche d’un équivalent situé au-delà de f/16 en plein format… La profonde netteté des plans qui en résulte s’avère parfois gênante. C’est particulièrement le cas sur les reconstitutions de scènes de vie où un flou d’arrière-plan aurait sans doute aidé à attirer le regard sur le sujet principal du plan. Cette contrainte technique est cependant bien gérée par le réalisateur qui use d’autres leviers pour raconter son histoire : à défaut de bokeh, la couleur et la lumière modèlent la scène.

Dans cette scène, une profondeur de champ trop grande donne la même valeur à toutes les idées exprimées par le réalisateur (studio personnel, création à toute heure, MacBook Pro au bout des doigts,… ) mais l’opposition des rouges/oranges de l’avant-plan avec le vert de l’arrière-plan contourne astucieusement le phénomène.

Le résultat est d’autant plus appréciable que le making-of révèle qu’aucune optique ni filtre complémentaire n’est venue améliorer les qualités natives de la focale de 24mm. L’objectif est nu du début à la fin. Le réalisateur aurait pourtant pu user d’accessoires optiques associant les 48Mpx du plus grand des capteurs à une focale plus longue renforçant ainsi le bokeh par exemple.

Qu’il soit au bout d’une grue ou dans une nacelle, l’iPhone est exploité à travers son meilleur duo capteur/focale.

Un tournage traditionnel. Si le capteur reste nu, ce n’est pas le cas du smartphone qui est complété de moult systèmes de stabilisation : du « simple DJI RS2 » à la SpaceCam en passant par de lourds
Peewees, la Production ne lésine pas sur les moyens… comme elle le ferait avec n’importe quelle caméra. Un tournage de haut niveau maitrisé de bout en bout ne fait jamais appel à la stabilisation éventuellement intégrée à l’appareil (les caméras professionnelles en sont d’ailleurs dénuées). La firme de Cupertino, en désactivant la stabilisation qu’elle vante par ailleurs (capteur stabilisé, mode Action) ne fait que respecter une règle incontournable quand on veut maitriser la qualité technique des ses plans.

En mettant en oeuvre les outils les plus sophistiqués (ici une SpaceCam), la firme de Cupertino est fidèle aux  règles élémentaires d’un tournage professionnel. Image Apple.

Apple n’a donc changé qu’une seule chose dans ses méthodes de tournage. La classique caméra, une Arri Alexa ou une Sony Venice, a été remplacée par l’iPhone. Tout le set-up habituel demeure identique : des boitiers d’acquisition AJA aux transmetteurs sans fil de flux vidéo en passant par les solutions de synchronisation de Timecodes TentaclSync, tout cela a été adapté à l’iPhone grâce, il faut le dire, à une sortie USB-C puissante et polyvalente.

Grace à sa nouvelle sortie USB-C, l’iPhone est capable d’accueillir simultanément différents boitiers (AJA, TentaclSync,…) mais aussi pourquoi pas un micro et une alimentation. Tout cela grâce à un splitter. Avec une seule sortie USB-C, c’est un peu compliqué mais faisable.

Il n’est donc pas question pour Apple de nous dire « vous pouvez faire ça chez vous avec un iPhone ». Le message est plutôt : « on peut remplacer notre caméra professionnelle habituelle par un iPhone et le faire entrer dans le flux de production très haut de gamme que nous exigeons en temps normal. On n’a pas changé notre façon de travailler. On a juste remplacé la caméra. Celle-ci ne remplace pas la production dans son ensemble. »

D’une certaine manière, on peut aussi interpréter le résultat final (impressionnant il faut le dire) comme une pierre jetée dans le jardin des fabricants de boitiers hybrides qui clament le même discours pour du matériel à plusieurs milliers d’euros.

Le coup marketing de l’année ?

Le marché du smartphone étant mature, les géants du secteurs cherchent à se démarquer. Les capacités vidéo et photo sont au coeur de ce mouvement depuis plusieurs années. L’iPhone 15 incarne cela avec des fonctions très professionnelles (Log, ACES, ProRes, usb-c, SSD externe) qui offrent un résultat impressionnant : image propre, bruit géré dans les ombres, rendu des couleurs agréable et naturel. Par contre, les contrastes trop marqués, couleurs criardes, netteté exagérée et rendu numérique sont autant de défauts typiques du smartphone qui disparaissent. En mode manuel, l’appareil est même capable de délivrer une image comparable à celles qu’on exige d’un boitier plus spécialisé. Apple met tout ça en évidence en capitalisant depuis bientôt 10 ans sur ses campagnes « Shot on iPhone ».

Une vidéo estampillée « Shot on iPhone » offre une telle qualité finale qu’on a parfois du mal à croire qu’il suffit d’un iPhone !

N’avez-vous jamais eu envie d’acheter le dernier iPhone après avoir découvert le dernier opus de la campagne permanente
« Shot on iPhone » ? Si la réponse est oui, c’est normal. Avec ses films ou campagnes photo d’une qualité exceptionnelle, la firme de Cupertino actionne de formidables leviers aspirationnels que bien des industries utilisent elles aussi. De l’univers du jouet à celui de l’automobile en passant par celui de la photo/vidéo, les géants nous font rêver en mettant leurs produits dans les mains d’utilisateurs bien plus expérimentés et assistés que le client réel. Cette mécanique publicitaire atteint parfois un niveau très élevé. Trop élevée. Au point que certains observateurs finissent par réagir. Cela est arrivé il y a quelques temps avec Sony qui a articulé la campagne de la caméra « grand public » FX30 autour d’un court métrage de 2 minutes… à gros budget. Son making-of révélait en effet l’usage de grues, d’éclairage artificiel d’envergure, d’écrans déportés, de set-up lourds et volumineux et surtout un staff énorme digne d’un long métrage. Cette débauche de moyens mis au service d’une caméra plutôt destinée aux tournages « solo » ou agiles exigeant légèreté et réactivité avait de quoi choquer.

Le résultat tiré de ce projet fortuné est très réussi. Mais une Production de 2 minutes disposant de ce budget humain et technique ne sélectionnerait certainement pas la FX30 pour la mise en images.

Ce double décalage entre le discours publicitaire et la réalité du client est assez courant. GoPro, DJI et d’autres sont devenus spécialistes de l’exercice. Ces marques veulent nous inspirer et toucher en même temps ce à quoi nous aspirons en tant que créateurs.

Le problème c’est que comme pour Sony, Apple semble viser à côté de la cible en prouvant à coup de millions que l’iPhone peut remplacer une Alexa. Le smartphone ne devrait-il pas être vendu pour les qualités spécifiques qu’il intègre  et qu’une caméra n’a pas ? À mon sens, l’iPhone est destiné à un autre type d’écriture.

L’iPhone est léger. Il est discret. Il est opérationnel en quelques secondes. Il n’attire pas l’attention. Il ne met pas le sujet mal à l’aise. Vous me voyez venir ? L’iPhone est donc parfait pour le journalisme de terrain, le documentaire léger, le direct dangereux ou encore n’importe quel tournage dans un lieu très confiné. Les chaînes de TV (BFM ou M6 pour ne citer qu’elles en France) l’ont bien compris. Elles disposent désormais d’unités de tournage 100% iPhone destinées soit à faciliter le travail de journalistes soit à mettre en images de nouvelles formes d’écritures difficiles à associer à une caméra traditionnelle.

La séquence quotidienne « Au plus près de vous » diffusée au sein du JT de M6 fait partie de ces nouvelles formes d’écriture que le smartphone a rendues possible.

Je serais heureux qu’Apple promeuve un documentaire bien léché qui n’aurait pas pu se faire sans les qualités intrinsèques de l’iPhone. J’aimerais que le travail des créateurs d’images qui ne peuvent plus se passer de l’iPhone soient davantage mis en avant. Il est certainement plus difficile d’être percutant quand il s’agit de partir d’un contexte professionnel réel. Ce n’est cependant pas impossible. Sony a formidablement communiqué sur l’usage de sa FX3 sur le tournage de « The Creator ». Ce Blockbuster hollywoodien a probablement économisé plusieurs dizaines de millions de dollars en misant sur la petite caméra de Sony et un mode de tournage aussi léger qu’agile (en tout cas pour ce type de film).

Pour plus de souplesse sur le tournage de The Creator, Gareth Edwards a préféré emporter plusieurs Sony FX3 rapidement opérationnelles plutôt qu’un équipement lourd de type Alexa.

L’iPhone peut lui aussi contribuer à abaisser les coûts de production. C’est d’autant plus vrai qu’aujourd’hui toute une économie s’est développée autour d’accessoires dédiés à l’adaptation de matériel grand public sur des machines professionnelles. Smallrig, Kondor Blue ou Wooden Camera sont devenues des spécialistes de l’exercice !

Ne gâchons pas notre plaisir. Avec Scary Fast, Apple a fait ce qu’on croyait impossible avec un smartphone. Et c’est bien là l’essentiel. Si vous vous croyez incapable de faire rêver votre audience avec votre iPhone, peut-être que cette véritable démonstration de force  « Shot on iPhone 15 Pro » vous libérera de cette croyance. Ou pas.


  1. Sauf si le capteur dispose d’une valeur ISO native différente. Ce qui n’est pas le cas de l’iPhone.
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